Music-hall

Music-hall

texte Jean-Luc Lagarce
mise en scène Anne-Margrit Leclerc, Lucie Valon
avec Stéphanie Farison, Laurent Fraunié, Martin Selze
scénographie Grégoire Faucheux
lumière Sylvain Séchet
production Compagnie du Jarnisy, Jarny
présentations 7 janvier 2021, Théâtre de la Maison d’Elsa, Jarny, 7 septembre 2021, Transversales, Verdun

Depuis quand la fille est-elle là ? Depuis quand les boys sont-ils là ? Depuis quand ce théâtre n’est-il plus fréquenté ? Tout paraît poussiéreux.
« Elle ? Toujours été là. » Le Premier Boy, 17
Pourtant, il y a –il semble qu’il y ait- une représentation de prévue : sont disposés sur scène un tabouret devant un petit rideau, un magnétophone, deux spots. La fille et les boys vont-ils se donner en spectacle ? Mais quand ce music-hall va-t-il commencer ? Commencera-t-il ?
« Eux, ils sont là, ils attendent comme s’ils allaient commencer. » 5
Tout semble à côté, mal réglé, imprécis : les interprètes ne sont jamais en lumière (est-ce un éclairage scénique ?), le petit rideau change toujours de place, la musique est à peine audible (est-ce de la musique ?). Ça pourrait en devenir drôle...
« je suis perdue... » La Fille, 4
Et puis, comme une fulgurance, devant un immense rideau, dans la lumière des projecteurs, sur une musique orchestrale : un instant de cabaret ! Un instant seulement...
« Ils dansent tous les trois, à peine, ou répètent, semblent répéter l’entrée, le début du spectacle (...) comme une esquisse de ce que cela aurait pu être ou de ce que cela fut. » 26
Du vide (la cage de scène du théâtre mise à nu ?). Dans cette immensité, comme unique repère, un castelet constitué d’un petit rideau et de deux spots. Encore faudrait-il cesser de les déplacer...
Du flou (de la poussière ? du brouillard ?). De l’étrangeté.
Et, à un instant seulement, comme venus d’ailleurs (des cintres du théâtre ?) un immense rideau, un éclairage scénique, de la musique amplifiée. (Un changement d’échelle, de temporalité, de point de vue : une mise en abyme.) A un instant seulement ?